Dentelles & instants volés

L'œil vague devant les tweets qui se succèdent à l'écran. Une nouvelle chasse l'autre. Un cliché que vient effacer la photo suivante. Et ainsi de suite, chaque seconde, les données s'écrasent dans un perpétuel renouvellement.
Et puis. La dentelle d'une fraise encadrant de tout son volume et sa belle légèreté le visage d'une femme d'un autre siècle. A sa contemplation, le défilé des nouvelles se suspend. Et, on se laisse porter à l'invitation du détail de cette toile qui sert d'affiche à l'exposition de la « Collection Alicia Koplowitz », qui débutera le 3 mars prochain au Musée Jacquemart André.

Des souvenirs d'images qui remontent, en même temps que l'envie de s'évader un peu, en quête d'un défilé d'un genre différent, celui d'autres toiles et de leurs entrelacs de dentelle...
Entrer quelques mots dans la barre de recherche et, commencer une petite pause hors du temps. Moins voluptueuse, mais aérienne et si délicate, comment ne pas s'arrêter, d'abord, sur les vaguelettes de la dentelle ornant l'austère visage de Marguerite de Valois ?
Poursuivre cette escapade en navigant sur les vignettes de la page et, cliquer sur « La Leçon d'anatomie du docteur Tulp ». Tandis que le très docte Nicolaes Tulp délivre son savoir, trônant au centre de la toile, on suit du regard les motifs réguliers que le liseré de son col dessine délicatement sur le noir de son habit.

Ne plus savoir par quoi continuer, alors les embrasser toute une dernière fois. Et fermer la page.
