Avoir de la présence...

C'est l'histoire d'une toute jeune fille. Dans le métro, elle voit entrer un vieux, légèrement courbé, cheveux et barbichette grisonnants. 

Livre en main, l'homme s'adosse aux portes opposées à celles permettant l'accès au train. Sans lever les yeux, il poursuit sa lecture. Ses lèvres bougent presque imperceptiblement à mesure que ses yeux parcourent les lignes.

Il ne fait rien que lire, calé ainsi pendant quelques stations. Puis, comme il était entré, sans un regard autour de lui, il quitte la rame. 

Sans se l'expliquer, par une inclinaison toute naturelle, pendant tout le temps passé par ce type dans le wagon, impossible pour la fille de détacher ses yeux de lui... Jusqu'à ce que, quelques semaines plus tard, au hasard d'un film regardé, comme il se doit alors, sur une cassette louée au vidéo-club du quartier, elle découvre que ce voyageur s'appelle Michael Lonsdale et comprenne, par la même occasion, le sens de l'expression qui sert de titre à ce petit billet.